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Forum national du Design Actif : halle fond la forme
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Le 18 juin 2024Campus Île de Nantesfalse false
La Halle 6 Ouest - Nantes Université a co-organisé avec Nantes Métropole, France Urbaine et la SAMOA notamment, le Forum national du design actif qui a réuni plus de 200 personnes, à quelques jours des JO 2024.
Une piscine municipale délabrée reconvertie en skate park ? Des murs d’école ternes transformés en murs d’escalade ? Des rues vétustes réhabilitées en espaces colorés et sportifs ? Le design actif, vous l’avez sans doute déjà expérimenté sans même vous en rendre compte, au détour d’équipements et de mobilier urbain qui trouvent ainsi une seconde vie et un nouvel usage.
Le Forum national qui lui était consacré ce 18 juin 2024 à la Halle 6 Ouest de Nantes Université a permis de réunir nombre d’élus, de chercheurs, d'experts et d'entreprises oeuvrant au développement de ce design incitant à l'activité physique et sportive en extérieur, au cœur des villes. Un enjeu crucial pour nos sociétés, car comme le souligne le médecin François Carré présent lors du Forum, « une personne de 65 ans court désormais plus vite qu’un jeune de 13 ans en moyenne ». Allant jusqu’à tirer la sonnette d’alarme : « de plus en plus de parents enterreront leurs enfants si on continue ainsi ». Partant de là, nombreux étaient les intervenants à rappeler que le design actif est avant tout un enjeu de politique publique. Pour Roselyne Bienvenu, vice-présidente d’Angers Loire Métropole et co-présidente de la Commission Sport de France Urbaine, « l’enjeu c’est de donner envie de se retrouver pour faire du sport - ce qui n’empêche pas de prendre l’apéro ensuite ! ». Les conventions et accords-cadres, détaillés par Guillaume Schwab de l’Agence nationale du Sport, permettent à l'État d'accompagner le déploiement de ces pratiques. Mais elles ne sont pas suffisantes – comme le rappelle Francky Trichet, Vice-président innovation, numérique et international de Nantes Métropole et élu à la Ville de Nantes aux pratiques sportives libres – : cette politique publique doit savoir s’appuyer avant tout sur les usages et non être imposée d’en haut, afin de transformer les villes selon les besoins qui émergent – aussi bien chez les skaters que chez les adeptes de yoga.
Pas juste du sport
Pour autant circonscrire le design actif à de l’activité sportive serait faire fausse route. Pour Nicolas Lovera, directeur de Playgones - entreprise spécialisée dans l’aménagement urbain -, l’enjeu du design actif est de « rendre la ville ludique, de la penser à hauteur d’enfant ». À Saint-Dizier, ville-test pour Paris 2024, Playgones a peint des pistes d’athlétisme au sol puis installé un radar pour « créer du challenge ». Il précise : « Les adultes autant que les enfants s’amusent à vouloir battre leur record. La notion de compétition les incite à renouveler l’expérience plusieurs fois ». Pour Antoine Gripay, fondateur du Studio Katra, le design actif a plusieurs vertus, notamment celle de « révéler le patrimoine » en redonnant de la couleur aux villes, en mettant de la lumière sur des sites et des mobiliers urbains qu’on ne voyait plus. Sans oublier la dimension sociale plusieurs fois pointée, le design actif ayant cette capacité à réunir les générations, à retisser du lien social là où il avait tendance à disparaître.
Designer nos usages
Et le design là-dedans ? Comme le rappelle Sophie Eberhardt, directrice du City Design Lab à l’École de Design Nantes Atlantique, « le design ce n’est pas juste des tables et des chaises ! ». Nicolas Fieulaine, chercheur en psychologie sociale et expert en design actif, en définit les contours : « Quand vous prenez le métro et que vous devez choisir entre un escalier sale et un escalator qui brille, vous n’avez pas le temps de vous demander quel équipement est le meilleur pour votre santé et la planète, vous prenez l'escalator ». Il poursuit en indiquant que tout l'enjeu du design actif est justement « d'amener les gens vers l'escalier, de limiter les freins grâce à la finesse du design ». Il rappelle aussi que « les recommandations incitant à faire plus d’exercice physique, on les connaît. Le problème ce n’est pas un manque de connaissances ». C’est ici que la dimension multidisciplinaire du design actif, pointée par Raphaël Suire – professeur en management de l’innovation à Nantes Université –, prend tout son sens. Les nombreux exemples de design actif à travers les villes sont autant d’invitations à repenser l’aménagement urbain grâce à l’apport du design, des sciences cognitives, de la sociologie ou encore de l’urbanisme. « L’enjeu, précise Nicolas Fieulaine, peut même être de faire ralentir les gens, d’utiliser le design pour recréer un sentiment d’appartenance et d’attachement ».
Hop hop hop
Après une matinée d’échanges et de partage de connaissances, place à une après-midi dédiée à l’idéation avec plusieurs défis créatifs – « stimuler l’activité physique par l’art », « transformer les campus en terrains de jeux », « inventer les pratiques sportives de demain » - et un parcours vélo à la découverte des exemples de design actif sur l’île de Nantes. De quoi se mettre en jambes avant Paris 2024 !
Un événement co-organisé par la Halle 6 Ouest - Nantes Université, Nantes Métropole, France Urbaine, la SAMOA et JC Decaux, en partenariat avec l'Agence Nationale du Sport, la Grande Cause Nationale 2024, la Fédération Nationale des Agences d'Urbanisme, la French Care Pays de la Loire, le Nantes City Lab et Nantes Terrain de Jeux, le Voyage à Nantes et l'École de Design Nantes Atlantique